jeudi 17 juin 2010

COLOMBEY-LES-DEUX-EGLISES

Avec la visite des ateliers et des Escadrons du Rafale sur la Base aérienne de Saint-Dizier le matin, nous nous étions replongés dans l'ambiance des installations techniques que nous avions connus, peu ou prou, à l'heure de notre activité au sein de l'Armée de l'Air. Notre passage au Cercle mixte de l'Air de Saint-Dizier nous fut des plus réparateurs et très apprécié, d'autant que l'après-midi promettait d'être long.
Au programme :
- Visite de "La Boisserie", résidence du Général de Gaulle,
- Découverte du Mémorial Charles-de-Gaulle,
- Recueillement sur la tombe du Général,
- Retour sur Cambrai en "vol de nuit" !
Sur ce coup, Alain n'a pas eu pitié des anciens qui sont réglés comme des bébés et se mettent au lit dès le coucher du soleil ! Cela dit, on ne lui en voudra pas car les sites que nous avons visités valaient bien le détour !
C'est en 1934 que le commandant Charles de Gaulle et son épouse acquièrent "La Boisserie", résidence située sur la commune de Colombey-les-Deux-Eglises.
Après avoir franchi le portail du domaine de La Boisserie, nous avons suivi un chemin bordé d'arbres et de buissons qui s'ouvrait, une cinquantaine de mètres plus loin, devant l'entrée de la demeure où nous attendait la guide. Elle était accompagnée d'une équipe de télévision de France 2 et nous expliqua que ces personnes nous enregistreraient pour une émission qui devait passer le 20 juin 2010 au 13h15 de Laurent Delahousse.
Nous avons été divisés en deux groupes. L'un entreprit la visite guidée, pendant que l'autre découvrait le parc qui avait été aménagé selon les voeux du Général, principalement pour le bien-être de ses enfants. On peut y découvrir un mini-golf et un court de tennis qui ne sont plus entretenus. Nous avions été prévenus que l'utilisation de caméras et d'appareils photo était interdite à l'intérieur de la maison. Je profitai que la fenêtre du bureau du Général de Gaulle fut entrouverte pour tenter de prendre un cliché. On aperçoit, ci-dessus, le meuble bibliothèque et la lampe bien connue, posée sur le bureau du Grand Homme.
De l'intérieur de la résidence, seules trois pièces sont proposées à la visite : La salle à manger, avec une grande table autour de laquelle la famille prenait ses repas. Charles de Gaulle se réservait la place qui lui permettait d'avoir le dos tourné devant la grande cheminée à feu de bois. Vient ensuite un salon qui n'était quasiment pas utilisé et n'était qu'une pièce de passage, et enfin, la bibliothèque où le Président conservait, posés tout en haut du meuble qui couvre les murs de part et d'autre de la pièce, les photos encadrées de tous les chefs d'Etats ou de Gouvernements qu'il avait pu rencontrer. Il avait disposé ensemble tous ceux qui représentaient les pays Alliés durant la Seconde Guerre Mondiale. C'est de cette bibliothèque que l'on pouvait apercevoir, au fond, le bureau où le Général travaillait le dos tourné à la porte d'entrée. Il avait choisi cette disposition, non pas pour tourner le dos aux personnes qui y rentreraient - car il ne recevait jamais dans ce bureau - mais afin de profiter du superbe point de vue sur la vallée, et sur la crête qui relie Bar-sur-Seine à Bar-sur-Aube.
L'endroit est calme et propice à la réflexion. Si calme, que notre bien-aimé secrétaire, planté au beau milieu de la cour, s'est imaginé un instant devenir le maître de céans :


J'me plairais bien ici, dîtes donc !

Après être revenu à la raison, notre ami Alain reprit vite ses responsabilités et invita tout son beau monde à rejoindre l'autocar. En effet, la journée était loin d'être terminée et notre véhicule prit rapidement la direction du Mémorial Charles de Gaulle, quelques kilomètres plus loin, sur le plus haut de la colline surmontée de la fameuse Croix de Lorraine de 45 mètres de haut, érigée en 1972.C'est dans cette colline que fut construit le Mémorial Charles de Gaulle, inauguré le 11 octobre 2008 par le Président de la République, Nicolas SARKOZY, accompagné de la Chancelière allemande Angela MERKEL.
Ce mémorial retrace toute la vie publique du Général. Au rez-de-chaussée un café-bar accueille les visiteurs. Passage indispensable pour tous, ce 25 mai 2010, tant la chaleur qui régnait sur la Champagne devenait accablante. La visite commence par l'exposition, dans un grand hall, de deux voitures utilisées par le Général de Gaule : une Traction Citroën 15-6 et la Citroën DS19 dans laquelle le Président se trouvait en compagnie de son épouse lors de l'attentat du "Petit-Clamart" le 22 août 1962.
Le reste de la présentation est grandiose et s'étend sur deux étages supérieurs. Succession de vitrines, de pavés d'images soulignés de textes explicatifs écrits ou sonores, exposition d'objets d'époque, film en boucle sur la bataille de Bir Hakem, etc... Je vous invite à consulter le lien ci-dessus pour obtenir de plus amples détails et les coordonnées nécessaires pour le cas où vous souhaiteriez visiter ce site. Sachez que vous devrez compter sur une demi-journée, minimum pour que vous puissiez profiter d'une visite complète de ce magnifique mémorial.
C'est exténués que nous avons rejoint le bus sur le parking. Nous devions nous rendre au cimetière de Colombey pour nous recueillir sur la tombe du Général et de sa famille. Un seul mot vient à l'esprit lorsque l'on pénètre dans ce cimetière qui ressemble au cimetière normal d'un petit village : simplicité. Seule une banquette en béton habillée de marbre d'une dizaine de mètres de long sur un mètre de large au pied du mur d'enceinte, couverte de dizaines de plaques (dont l'une déposée par un Allemand) suggère la présence en ces lieux d'une haute personnalité, tandis que le monument funéraire en marbre blanc du Général et de sa famille est dépouillé, seules les inscriptions gravées révèlent que l' illustre défunt repose sous ces pierres avec son épouse, Yvonne, et sa fille Anne.









La visite terminée, nous nous sommes dirigés, une fois de plus, vers notre autocar tout blanc, ravis que notre périple historique se termine, d'autant plus que nous en revenions à des moments plus conviviaux...et reconstituants ! Il commençait à se faire tard et nos organismes montraient des signes de fatigue évidente, privés autant de liquide que de solide... D'aucuns même étaient proches du délire.
Devant l'urgence, le maître de cérémonie s'employa vivement à monter sa table de camping, aidé en cela de sa fidèle assistante. Avant toute consommation, notre Président prit la parole pour nous apprendre que, sous aucune sorte de pression, il avait décidé spontanément d'offrir à tous l'apéritif de ce soir pour arroser ses galons de Capitaine encore un peu raides. Y-a-t-il eu complot ou était-ce aussi spontanément, mais l'ami Gérard (que j'appelle toujours Christian parce-qu'il s'appelle Marin...-salut moustache !), saisi d'un élan de charité envers ses amis présents, annonça que, lui aussi, tenait à faire un geste pour fêter l'acquisition d'une ...résidence à roulettes, je pense, en mettant un fût en perce. (On a bien fait d'venir, dit l'autre !).
Tout le monde ayant repris des couleurs, ce fut (pas le même) ensuite à l'estomac qu'il fallait penser. Madame la Secrétaire sortit les sandwiches que chacun se vit remettre contre un ticket de rationnement (je blague !). Pendant un court instant, on n'entendit plus que le bruit des mandibules. (à côté d'un cimetière, ça fait un drôle d'effet).
Puis, le verbe reprit le dessus. Les langues reprirent leur babillage et l'ambiance alla bon train, chacun étant assuré de rentrer chez soi en évitant le SAMU. Ambiance, ambiance, avez-vous dit ? C'est qu'il y en avait sur le chemin du retour ! On aurait dit un car d'étudiants qui revenaient d'une sortie culturelle, leur professeur inquiet de voir sa classe s'entendre comme des larrons en foire.
Ne vous méprenez pas sur les gestes que l'on peut deviner sur l'image ci-contre : il ne s'agit pas là d'une obscénité, mais d'un banc d'aviateur lancé par notre Président pour une raison qui m'a échappée ; saluer un événement ou une personne peut-être. En tous cas, tout le monde fut ravi de cette superbe journée, fatiguante, certes, mais riche de culture et d'émotion, et nous ne remercierons jamais assez Alain de savoir organiser, pour tous les anciens de l'Armée de l'Air, des sorties d'une telle qualité.



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