mardi 9 novembre 2010

ARMISTICE - 11 NOVEMBRE 1918



Un petit poème, ça vous dit ? Ca faisait longtemps !




A l'occasion du 11 novembre, je vous propose celui-ci à la mémoire de nos anciens, morts au combat ou atteints dans leur chair.
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Le dernier des héros.



Ils sont enfin passés, les rouges feux de bengale,
Cette danse sanglante des sabres et des balles.
Le paraphe est posé, il met fin aux combats ;
Hommes, femmes et enfants : le monde en était las.

Des cris de joie jaillissent des gorges soulagées.
On pleure, on danse, on rit ; on donne sans compter
Des baisers à quiconque se trouve sur son chemin.
Les hurlements des gosses font place aux gais refrains.

Mais le souffle du vent qui emporte ces chants
N'a pas encore porté aux jeunes combattants
Qui défendent toujours leur pays dans le sang
La nouvelle attendue depuis le commencement.














Partout on a enfin abaissé les fusils.
Les canons se sont tus, la colère est finie,
Sauf en ce triste endroit où les soldats ignorent
Que les coups n'ont de fruit que des hommes la mort.

Parmi ces malheureux qui continuent de tuer,
Un tout jeune gamin, de dix-huit ans âgé,
Aperçoit à deux pas de lui un papillon
Qui vient de se poser en un creux de sillon.

Il en a bien envie l'infortuné garçon !
Il a une tranchée en guise de sillon
Mais il a plus à craindre que ce papillon,
De cela sûrement il n'a plus la raison.

Comme voulant en lui saisir la liberté,
Le jeune homme inconscient tend le bras sans penser
Qu'à quelques pas de là l'ennemi le visait,
N'ayant d'idée en tête que celle de tuer.

Le coup vient de partir, la main tombe sans bruit.
Le papillon s'envole et prend l'âme avec lui
Tandis que loin du corps de ce dernier héros
Le glas reste muet pour l'éclat des bravos.





Jean-Charles Derlique