dimanche 24 avril 2011

CENTRALE NUCLEAIRE DE CHOOZ





Extraordinaire expérience que la visite de cette centrale nucléaire de Chooz !





La visite avait été programmée depuis déjà quelques mois par notre association "La Confrérie de l'Aviation". Les événements japonais des derniers jours ont donné une envergure plus particulière à cette sortie entre anciens de l'Armée de l'Air. Notre curiosité et l'intérêt de notre visite n'en étaient que plus grands.


A l'entrée de la plateforme, nous avons été aimablement reçus au Centre d' Accueil du Public par Madame Diana BOBEI qui nous gratifia d'un clair et brillant exposé sur l' historique de la centrale nucléaire de Chooz et sur le principe de fonctionnement de cet élément de production d'électricité à partir de la fission nucléaire :





Le combustible utilisé est l'uranium, extrait du minerai d' uranium. Après avoir été "enrichi" pour contenir plus d'atome, l'uranium - appelé à ce moment "uranium 235"-est comprimé en pastilles cylindriques et empilés dans des tubes appelés "crayons".l'ensemble de ces tubes constitue un assemblage, destiné à être introduit dans le réacteur nucléaire. Le coeur du réacteur est ainsi composé de 205 assemblages.


C'est la fission d'un atome d'uranium qui produit de la chaleur. Un neutron projeté sur un atome d'uranium casse cet atome qui libère deux ou trois neutrons qui vont, à leur tour, frapper d'autres atomes et provoquer ainsi une réaction en chaîne. C'est cette réaction en chaîne qui dégage l'énergie. Encore faut-il transformer cette énergie en électricité. Sans entrer dans le détail, il faut savoir que l'eau qui est chauffée par le réacteur est pressurisée afin d'atteindre 320° ce qui lui permet de rester à l'état liquide. Puis, via un générateur de vapeur et un second circuit, nous obtenons la vapeur qui fera tourner une turbine couplée à un alternateur. L'électricité sortie de l'alternateur à 20000 Volts passera ensuite dans un transformateur qui l'amènera à 400000 Volts pour assurer son acheminement par câbles à très haute tension vers un centre de distribution. Pour refroidir l'eau, celle-ci est dirigée vers un 3e circuit, le circuit de refroidissement, qui se trouve dans les énormes cheminées qui dégagent des nuages de vapeur d'eau par simple contact avec l'air extérieur.



Dès que Madame Diana BOBEI eût terminé d'enrichir notre culture scientifique, il fut délivré à chacun des visiteurs une tenue de protection complète : casque, lunettes, un genre de charlotte que ces dames portent sous la douche, bouchons d'oreilles, bref : la totale ! Nous profitions que nous devions parcourir en car les 500 mètres qui nous séparaient de la zone non surveillée où se trouvent les bureaux où sont délivrés les laisser-passer pour ajuster nos équipements. Ca donnait à certains un look d'enfer...




A la suite de la catastrophe du Japon, les médias nous parlent en ce moment de la sûreté nucléaire... Eh bien, je vous assure que les précautions prises à l'entrée de la zone de surveillance de la centrale de Chooz sont assez musclées : il nous fallut plus d'une heures de formalités pour que chacun soit en possession de son badge. Pas question de délivrer un laissser-passer à une personne dont le nom a été mal orthographié lors de la constitution du dossier de visite ! En tant que militaires, nous connaissions bien le filtrage à l'entrée d'une base aérienne, mais là, c'est hyper pointu ! Soit. Dès que les dernières demandes furent accordées par l'autorité supérieure, nous pûmes entamer la visite et entrer, il faut le dire, dans le coeur du sujet. Vues de loin, les installations sont énormes...de près, elles sont démesurées. A titre d'exemple, les cheminées de refroidissement mesurent 150m de diamètre à la base pour une hauteur de 172 mètres. Dans la salle des machines, l'ensemble turbine-alternateur mesure 76 mètres de long.







Chooz est une ville située au nord du département des Ardennes, sur la Meuse, à une dizaine de kilomètres de la frontière belge. Au bord d'une boucle de la Meuse a été exploitée de 1967 à 1991 la première centrale nucléaire française à eau pressurisée d'une production de 305 MegaWatt. Cette unité est en cours de démantèlement et le site devrait être restitué propre à la nature vers 2025.


La centrale actuelle est constituée de deux nouvelles unités de production de 1450MW chacune ce qui en fait la plus puissante centrale nucléaire en France, voire au monde. La première tranche fut mise en service en 1996, la seconde en 1997.












Auteur de la seconde image : MOSSOT - Wikipedia

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